Le secteur du photovoltaïque se serait bien passé de ce nouveau mauvais coup de pub. L'exonération de la redevance, annoncée par Jean-Luc Crucke, le ministre wallon de l'énergie, est reportée. Concrètement, à partir de 2020, les détenteurs de panneaux devront bien payer le surplus d'énergie qu'ils renvoient sur le réseau. Pour Philippe Leblanc, gérant de la société Evocells, basée à Baillonville, c'est un nouveau contrecoup pour l'industrie du photovoltaïque:
On subit pas mal de remous, d'annonces, de contre-annonces, de certificats verts, de primes ou encore de non-primes. C'est dommage parce qu'on était devenu un secteur stable. Je me demande si, dernièrement, la politique n'a pas été notre meilleur représentant commercial.
De fait, les commandes ont explosé dans les semaines qui ont suivi l'annonce du ministre.
Une redevance "juste"
Mais le secteur du photovoltaïque reste serein. Cette redevance, les fabricants et installateurs la trouvent toujours logique et jamais ils n'ont assuré l'exonération à leurs clients, que du contraire.
Aujourd'hui, un projet photovoltaïque est rentable en moyenne en six ans, sans aides et avec redevance. Cette redevance, on la considère d'ailleurs juste. Parce qu'en été, on remet beaucoup de courant sur le réseau et on est bien content de le reprendre l'hiver quand l'installation ne produit pas. Cette redevance va juste payer le transport du courant sur le réseau.
Une petite crainte tout de même pour Philippe Leblanc et ses confrères, c'est l'échéance de 2020 et les premières factures officielles pour les clients:
C'est quand tout le monde va voir sur sa première facture, le montant à payer. Mais il ne s'élèvera pas à 400€ comme cela a été dit. Certains vont payer 150€, d'autres 1000€. Tout va dépendre de la taille de leurs installations.
L'exonération de cette redevance n'est pas encore entérinée. Elle pourrait refaire surface à la prochaine législature.